jeudi 30 août 2012

Les Soirées Purée



Dans l'underground électronique, il est difficile de trouver plus radical et sauvage que les soirées Purée de DJ Spermo. Ancien jihadiste, celui que les autorités continuent d'appeler Jean-Michel Poutou a retenu de son passage dans les containers étatsuniens de Guantanamo Bay que la hard-core techno, c'est tout à fond, au moins pour 37 heures d'affilée et de préférence avec beaucoup de stroboscopes. Teufeur de l'extrême (sauf en période de Ramadan), Spermo balance une sauce martiale, véhémente et acide pour un public essentiellement constitué de chiens rongés par les puces et de canettes de bières vides. Les soirées Purée fonctionnent en effet sur le mode de l'after-party d'after-party et investissent les lieux de raves, frees et autres teknivals quand les organisateurs officiels finissent de ranger le matériel, pour le plus grand bonheur des rares zombies en parka encore présents et autres semi-comateux abrutis contre une arbre. Outre Spermo, le line-up voit souvent se côtoyer d'autres figures montantes de la scène free : Tarentulax, Laboulatoto et DJ U-Rêtre. Des noms qui ne disent rien aux néophytes, sauf s'ils travaillent dans la police, mais sont synonymes aux oreilles averties de son d'exception. Comme dit le slogan : « Spermo fait de la Purée mousse de pine ». Plus qu'un programme, un mode de vie.  

En fin de la plupart des free parties, raves et teknivals européens, excepté en période de Ramadan + chaque année sur le camping du festival de Dour en mode acoustique (djembé)

samedi 14 juillet 2012

Le Pulvaroscope



Souvent invendu dans toute la francophonie et les dom-toms, le Pulvaroscope est une publication culturelle de grande qualité, qui analyse chaque semaine l'offre musicale, théâtrale, cinématographique, littéraire, artistique et sociale pour en tirer coups de coeur et coups de griffe souvent pointus, jamais prétentieux. Dénoncé à son lancement comme un outil grossier de propagande politique, le magazine s'est depuis forgé une solide réputation d'intégrité et de sérieux, qu'il doit à quelques unes retentissantes (« Martin Solveig, la musique de la drogue envahit les cours d'école » ou encore « Scandale : les Libertines se reforment sans le batteur noir!») A noter que le Pulvaroscope fonctionne sur un modèle économique inédit : aux trois quarts subventionné par le Ministère du Redressement Productif, les 25% restants provenant essentiellement de partenariats publicitaires avec Alain Afflelou.

Disponible dans les points presse, les salons de coiffure du XIème arrondissement et certains caniveaux.

vendredi 13 juillet 2012

Le Guaino (Chez Henri)




Buste de Guy Moquet sur le comptoir, discours de Dakar encadré au mur juste à côté des articles obligatoires sur la répression de l'ivresse, le Guaino fait partie de ces établissements apparus en pagaille et dans la précipitation quelques semaines après le retour du communisme en France et entendant bien offrir un havre de sérénité sarkozyste aux déçus de la tournure bananière du pays. Plus strictement de souche que le Morano et sa clientèle plus noire qu'arabe, moins fastueux que le Woerth's dont on n'a toujours pas compris le mode de financement, le Guaino voit se croiser en ses murs représentants des classes populaires bien que lettrées et grands intellectuels du calibre de Bernard Henry Lévy, Claude Guéant ou encore Eric Zemmour. Grâce à ses connections dans la police et le discret passage à tabac des voisins récalcitrants à son juke-box entièrement dédié à Michel Sardou, le Guaino peut sinon se permettre des soirées endiablées comme il en existe encore peu à Paris. Le mercredi soir est ainsi réservé au stand-up de blagues racistes animé par Brice et le jeudi, c'est karaoké avec le désormais célèbre Xavier B aux manettes. Grosses ambiances mais toutefois rien de comparable aux soirées Fuck me, I'm Zyklon (chaque troisième samedi du mois) où roteuse pression et demi de rouge tout droit sorti du cubi sont en happy hour pour chaque personne présentant au comptoir un exemplaire du journal Minute.

Le Guaino (chez Henri)
Rue Gît-L'Oseille, 23
75016 Paris
Contact : uniquement via fadettes
Internet : sous Hadopi
Ouverture : uniquement vers la droite
Catégorie : bistrot populaire

jeudi 12 juillet 2012

Ketchup & Borborygmes



Redouane et Mimoune parlent peu mais expédient la frite comme personne : al dente. Devant ces fourneaux qui semblent avoir mieux connu Mai 68 qu'un dégraissage journalier, tant le geste est précis, rapide et inné que la parole rare : « emporter ou manger debout ? », « sauce dessus ? », « bière y a pas, chef ». Davantage concentré que patibulaire, le duo défend une cuisine de proximité, à base de burgers d'ânes, de kangourou plusieurs fois décongelé et de pommes de terre nord-coréennes; bonne franquette qui tient également d'une roulette russe à la salmonellose. International et saisonnier, l'établissement ferme à chaque contrôle d'hygiène, pour toujours quelques semaines plus tard rouvrir flambant neuf, du ripolin sur la salade et un petit arrière-goût de white spirit à chaque bouchée de poulet recomposé. Cela ne trouble aucunement les habitués, majoritairement défoncés au détachant liquide, eux non plus pas très causants.  Cette ambiance de cloître est très reposante et, très chaleureusement, nous recommandons plus particulièrement l'établissement à nos lecteurs désireux de fuir la police et sinon décidés d'en finir avec la vie, du moins parés pour passer une partie de la nuit à frissonner la tête dans le bidet. A noter que conformément à la tradition halal, les babouches qui finissent dans le pain les jours de fermeture du boucher sont grillées avec leur pointe en direction de La Mecque.

Ketchup & Borborygmes 
Rue Qui Sent le Pipi, 14
000001 La Ville
Contact : téléphone coupé en 2007
Internet : wifi du voisin
Ouverture : 24h/24, sauf lors des contrôles d'hygiène. Vacances en cas d'attentats anti-sionistes réussis dans le monde.
Catégorie : cuisine du monde